Bocas del Toro

Publié le par Jean-Mi

Nous laissons notre voiture en gardiennage à Puerto Viejo et nous prenons le bus pour la frontière, à Sixaola. Le bus est bondé, la piste poussièreuse et il fait très chaud. Nos enfants regardent médusés un rasta à moitié ivre assis à côté de nous sur les marches de la porte arrière qui apostrophe tout le monde, mi-moqueur, mi-agressif. Il nous faut une heure et demi pour rejoindre Sixaola, qui pourtant avait l'air bien près sur la carte !

Sixaola est une ville frontière aussi moche et poussièreuse que possible, et les inévitables racoleurs viennent nous proposer leurs services. Comme nous commençons à parler l'espagnol avec l'accent local, ils n'insistent pas. Au fait, pour ceux qui seraient intéressés : si vous voulez renouveler votre visa, on peut sans problème recevoir le même jour un tampon d'entrée et un tampon de sortie avec les 3 jours d'écart réglementaires, moyennant un backchich aux douaniers et à l'intermédiaire...

Ce n'est pas notre cas et nous faisons régulièrement les formalités de sortie. Peu de monde, ça va vite. Nous franchissons à pied le pont au-dessus du fleuve Sixaola.

Quel pont ! Un vieux pont de chemin de fer tout rouillé, qu'empruntent néanmoins d'énormes semi-remorques pour passer d'une rive à l'autre :
Attention ! Cuidado ! Achtüng ! Beware !

A la moitié du pont, nous sommes au Panama et déjà une différence : le pont est visiblement moins bien entretenu, les planches déglinguées, la passerelle pour les piétons inexistante et les traverses sont bien espacées pour les jambes des petits. Heureusement, dessous 10 m plus bas, il y a de l'eau, et apparemment pas de crocodiles...

Guabito est le pendant Panaméen de Sixaola. C'est aussi moche et poussiéreux, avec des différences bien tristes :  nous voyons un enfant de l'âge des nôtres, 8 ans peut-être, cirer les chaussures des passants, et il n'est pas le seul. Nous prenons un taxi jusqu'à la Finca 60, où est  l'embarcadère à destination de Bocas. En route, nous passons par Changuinola, pauvre et poussiéreuse. Dans le taxi, nous entendons le chauffeur téléphoner à sa femme pour lui dire qu'il a eu des clients et qu'il va ramener de l'argent pour qu'elle puisse faire à manger. Cette entrée au Panama est démoralisante. Il paraît que le reste du pays est beaucoup plus prospère, néanmoins.

Heureusement, nous faisons ensuite un très beau parcours en bateau-taxi en longeant la côte par un canal parallèle, utilisé autrefois pour le transport des bananes.
C'est très beau, nous traversons des bananeraies immenses et des friches. Parfois le canal longe la côte de très près et on aperçoit les brisants. Nous croisons aussi des pirogues en bois, taillées dans une seule morceau issu d'un arbre gigantesque. Elles servent à pêcher et à se déplacer. Enfin nous débouchons dans la baie, nous sommes un peu secoués et nous arrivons à Bocas del Toro, la ville principale de l'archipel située sur l'Isla Colon.

Bocas est une ville animée, de plan carré, située dans un cadre superbe. Les maisons des berges, construites sur piloti, empiètent partout sur l'eau, c'est très photogénique. Manifestement Bocas est en plein essort touristique et de nombreux hôtels flambants neufs se sont ouverts au bord de l'eau, hôtels qui pratiquent des prix nord-américains, bien sûr.  L'endroit fait contraste avec Changuinola, vraiment. Nous trouvons un hôtel et faisons un tour en ville.
L'arrivée à Bocas : tout beau, tout neuf, très chic !

J'ai adoré la vue de nuit de l'extrémité est, près de la caserne des pompiers, qui embrasse la baie côté mer, avec vue sur l'île Carenero à droite et donnant à environ cinq cent mêtres du rivage sur un haut fond (peut-etre coralien) où des pêcheurs à pied sont à l'oeuvre avec des lampes. Pas de photo, bien sûr, il faut y aller !

Le soir, nous mangeons grâce à un vendeur ambulant un excellent poulet grillé et des patacones (bananes plantains écrasées et frites).
La rue principale de Bocas del Toro.
Au premier plan à gauche, un marchand ambulant.

Ce fut long, mais nous y sommes. Demain, nous passons à la découverte de l'archipel !

Publié dans Journal

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B
C'est donc ça ce fameux pont !!!! Je comprends pourquoi on voulait me laisser la surprise :-)<br /> <br /> Vraiment, encore une fois, bien agréable ce blog.
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