Cahuita

Publié le par Jean-Mi

Après un bon petit déjeuner "à la française", c'est-à-dire baguette fraîche, beurre et confiture, comme nous n'en avons pas eu depuis longtemps, nous partons nous promener au Parque Nacional de Cahuita.

Ce parc, largement marin, protège un récif coralien et une mangrove. Il concerne principalement la péninsule de Cahuita et les eaux alentours.

La péninsule de Cahuita. En rouge, notre parcours.

Nous allons donc à Cahuita et nous pénétrons dans le parc, en payant un doit d'entrée selon une façon originale : à la bonne volonté des touristes. En ce qui nous concerne, nous laissons la même somme que dans les autres parcs, comme ça, pas de jaloux !

La ballade consiste principalement à marcher dans la forêt, en longeant la mer. D'un côté la mangrove, de l'autre la plage : la zone praticable à pied n'est pas bien large. Comme à notre habitude, nous cheminons en bottes, mais ici, nous aurions pu nous en passer car ce n'est pas absolument nécessaire. Il y a quelques passages boueux, mais rien d'insurmontable.

Par contre, l'intérêt des bottes (quand même) est de pouvoir divaguer et pénétrer un peu dans la mangrove et dans son dédale inextricable et gadouilleux.

Première surprise, un couple de Chocuacos (Cochlearius cochlearius) perchés sur des palétuviers. Habitants classique et reconnaissables des mangroves.

Deux Chocuacos, dont le large bec bleu est caractéristique.

Ensuite, dans les plus hautes branches des arbres, nous faisons connaissance d'un groupe important de singes-hurleurs. Il y a des jeunes, des femelles et quelques mâles adultes (si nous avons bien vu). Nous qui les avions entendus si souvent (à Bolita par exemple), nous avons enfin le plaisir de les voir !

Ils ont une bonne bouille et les mâles adultes, le visage entouré d'une crinière d'ébène sont très dignes. Ils ont beaucoup plus des airs de vieux sages que des airs de vieux singes.

Anthropomorphisme, quand tu nous tiens !

Singe hurleur mâle, à la barbe taillée impeccablement !

Nous voyons ensuite une faune très abondante.

Sur le sentier, partout ou presque, des millions de fourmis porteuses de feuilles tracent leurs chemins, véritables autoroutes de la jungle (toute proportions gardées). Une seule fourmillière peut accueillir des dizaines de millions d'individus. Le travail inlassable de ces petits insectes est ahurissant.

Savez-vous qu'elles ramassent des feuilles non pas pour les manger mais pour...    faire pousser des champignons !

Il y a aussi d'innombrables trous de crabes bleus dans le sable à l'ombre des arbres. Très sensibles aux vibrations du sol, ils se terrent à notre approche, mais une marche légère et un peu de patiente permet de les contempler de très près.

Crabe bleu.

Proches parents des crabes, les Bernard-l'Hermite hantent les coquilles abandonnées et sont aussi très nombreux. Ils se trouvent plus près de la mer.

Un gros Bernard-l'Hermite

Plus avant sur le chemin, nous apercevons divers Basilics, nommés Jésus-Christ au Costa-Rica car ces petits animaux aux robustes pattes arrières sont capables de marcher sur l'eau !

Il y en a de diverses coloration selon les espèces. Ils portent aussi une crête plus ou moins visibles le long de la colonne vertébrale qui leur donne un petit air dinosaurien.

Basilic gris

Basilic vert

Les reptiles aussi sont au rendez-vous ! Décidément, ce Parc de Cahuita est une merveille pour l'observation de la faune.

Nous avons la chance de voir un Bejuquilla ou Serpent-Liane (Oxybelis Aeneus), d'une variété spécifique aux Caraïbes : généralement entièrement vert, celui-ci a la particularité d'être vert dessous et marron dessus.

Un camouflage parfait pour un serpent arboricole. Il est inoffensif.

C'est un serpent relativement commun mais il est difficile à apercevoir d'une part parce qu'il vit usuellement dans les arbres et d'autre part à cause de son excellent camouflage. Nous avons eu de la chance.

Petit test (facile) : voyez-vous le serpent ?

Le Bejuquilla ou Serpent-Liane (Oxybelis Aeneus) possède une tête effilée caractéristique.

Plus tard, nous voyons l'Oropel ou Vipère Cillée (Bothriechis Schlegelii), un autre serpent arboricole, nocturne celui-ci.

Dans la journée ils dort enroulé sur une branche. Il est parfaitement reconnaissable grâce à sa teinte vive et aux écailles protubérantes qui entourent ses yeux et qui lui donnent l'air d'avoir des cils. Sa morsure est mortelle dans la demi-heure en l'absence de soins.

Conclusion : il ne faut pas mettre ses mains sur les branches ou grimper aux arbres sans regarder attentivement auparavant. Un excellent conseil à donner à ses enfants !

Oropel ou Vipère Cillée (Bothriechis Schlegelii)

Nous arrivons pour finir notre ballade à Punta Cahuita. Le cadre est paradisiaque : le récif entoure  le rivage et la barrière de corail est bien visible, à peine éloignée de cinq cent mètres (à vue de nez).

Nous rencontrons aussi, dans les amandiers et au sol, une forte compagnie de Singes Capucins (Mono Cariblanco). Ceux-là, nous les connaissons bien, et leur air de moine ne nous trompe plus : ce sont de petits démons ! Le groupe en question est important, bruyant et pas le moins du monde intimidé. Au contraire, ils s'approchent, se font insistants et n'hésitent même pas à fouiller dans les sacs.

Un panneau indique en espagnol et en anglais "ne pas donner à manger aux singes". Nous respectons la consigne scrupuleusement, mais quelques instants plus tard, débarque d'un bateau-promenade un groupe de touristes. Sous nos yeux, ces derniers donnent aux singes un paquet de chips, plastique compris !

Spectacle affligeant que de voir la dispute qui s'ensuit entre Capucins pour s'en emparer. Finalement, c'est le plus fort, le plus gros et le plus gras des mâles qui se l'approprie et part le manger en solo. Faut-t-il l'appeller Dudley ???

Les accompagnateur locaux sont indifférents. Les touristes mitraillent avec leur appareil photo. Ils sont contents. Pas nous. Minable spectacle.

Ces gens-là partis, nous passons un long moment à observer les singes sans les déranger. Les enfants sont ravis de pouvoir les approcher d'aussi près ailleurs que dans un zoo ! Toute une société hierarchisée, avec ses rites et ses codes est perceptible, même quand on n'est pas primatologue.  C'est fascinant.

Un capucin, Aymeric et Jean à Punta Cahuita.

C'est bien satisfaits de notre ballade que nous prenons le chemin du retour.

Nous finissons la journée en beauté par un bain de mer au soleil couchant, avec vue sur les cocotiers, les vautours et les singes!






Publié dans Journal

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M
<br /> Sympa le reportage, malgré les "bêbetes"!... Cahuita pour nous peut être en juillet prochain :o)<br /> <br /> <br />
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B
Oups... sale tête les serpents ... :-( <br /> <br /> J'avais presqu'oublier certains éléments de la faune... snif... c'est juste ces trus-là qui me font hésiter... et puis une fois qu'on y est ... on fait avec... mais j'aime pas quand même !!!<br /> <br /> Nous irons à Cahuita mi-juillet donc j'ai lu avec attention <br /> <br /> A+<br /> <br /> Ben
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