Elecciones

Publié le par Jean-Mi

Aujourd'hui dimanche est un jour très important pour les costariciens : ce sont les élections présidentielles. Il y a deux principaux candidats : Oscar Arias, libéral, et Otton Solis, social-démocrate. Les avis sont très partagés car au-delà du choix de l'homme lui-même il y a un choix important qui est en jeu : l'adhésion ou non du Costa-Rica à une zone de libre-échange avec les USA, le Canada, le Mexique etc... Arias est pour, Solis contre mais comme toujours dans ce pays, les deux avec modération.

C'est compréhensible car en fait les arguments dans un sens ou dans l'autre sont équilibrés et personne d'honnête intellectuellement ne peut être sûr du résultat. Rejoindre la zone de libre échange permet aux industries de pointe et à l'agriculture du pays d'avoir des débouchés mais fragilise les secteurs peu performants qui seront soumis à une concurrence accrue.

Il y a quelques temps j'étais à San José au moment où se sont succédées deux manifestations contradictoires.
 
Dans la première, les employés du secteur public étaient descendus dans la rue à l'appel de leurs syndicats pour dire non au libre échange et surtout à la concurrence. Electriciens, postiers, enseignants... comme chez nous quoi.
Dans la seconde, les ouvriers et les patrons du secteur privé étaient venus à l'appels de leurs propres syndicats soutenir l'ouverture des frontières. Sur les banderoles des slogans défendants les exportations et leurs jobs.
Il y avait autant de monde dans les deux manifs.

Pour l'élection présidentielle, tout le monde ici soutient publiquement et librement un candidat ou un autre. Nos voisins ont accrochés les petits drapeaux des candidats à leur voiture. Les avis divergent mais personne ne critique le choix de l'autre.

Nous passons devant l'école des enfants qui sert de bureau de vote. Chaque candidat a son stand de militants devant l'entrée de l'établissement avec distribution de drapeaux, de tracts et racolage joyeux.
Nous sommes stupéfaits de voir l'excellente ambiance et l'esprit de tolérance qui règne. Ce serait bien qu'en France on prenne exemple car on en est loin. J'imagine mal des militants du PS, de l'UMP, du PC ou du FN distribuer des tracts côte en côte et dans la bonne humeur. Pourtant c'est bien ce que nous voyons ici ! 

Le lendemain, les journaux donnent le résultat : il est incroyablement serré et un deuxième dépouillement de vérification est nécessaire. Il faudra attendre 15 jours pour que soit déclaré élu Oscar Arias.

Publié dans Journal

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