On en bave sur le Barva !

Publié le par Jean-Mi

Aujourd'hui samedi, nous allons marcher sur le volcan Barva. Un lieu sauvage peu pratiqué des tours-opérateurs (voire pas du tout). D'un côté, ça se comprend : à presque 3000m d'altitude, la probabilité d'avoir un beau soleil et un temps chaud est à peu près nulle, et les touristes qui viennent visiter le Costa-Rica ne viennent généralement pas chercher la pluie et le froid !

Pourtant, le Barva est inclu dans le Parque Nacional Braulio Carrillo, et la végétation du sommet est vraiment exceptionnelle, même pour le Costa-Rica.

Nous prenons la route d'Alajuela que nous traversons pour aller vers Santa Barbara, et plus au nord, vers Sacramento. La vue sur la vallée centrale est époustouflante : sous nos piends, Alajuela, Heredia et plus loin, San Jose. A partir de Sacramento, la route bitumée cesse et une piste défoncée qui passe au milieu de jolies quintas nous mène à l'entrée du parc. Nous acquittons un modeste droit d'entrée et nous continuons à pied.
Le volcan Barva (2906m) : (1) Entrée du parc, (2) sentier "Cacho de Venado", (3) Laguna Barva, (4) Laguna Copey.

La piste part à l'est et atteint peu après une bifurcation. Un sentier s'enfonce à droite dans la forêt, "El Sendero Cacho de Venado". Nous le suivons : une belle marche dans une forêt de chênes géants. Ces gratte-ciels végétaux s'élèvent à 40-45m à vue de nez, émergeant largement des arbres avoisinants. Un foisonnement d'épiphytes et de lianes crée de véritables jardins suspendus, loin du sol, dignes de concurrencer ceux de Babylone !
Un chêne des tropiques, à 2800m d'altitude.

Epiphytes en fleur.

L'endroit est magique, d'autant plus que nous sommes les seuls humains. Partout, des lianes descendent des hauteurs qui nous dominent, couvertes de mousse.
Lianes moussues, lianes à barbiches, lianes poilues.

Une foule d'oiseaux, difficiles à observer à cause de la distance et de la végétation s'ébattent en haut lieux. Le sentier est très très beau et la présence de ces seigneurs de la sylve y confère un caractère grandiose. Cerise sur le gâteau : c'est aussi un sentier botanique. Une succession de pannonceaux numérotés, dont les numéros renvoient à une feuille explicative distribuée à l'entrée du Parc, permet de connaître les noms des plantes que nous voyons. Pas toutes malheureusement !

Ce sentier rejoint après une heure de divagations la piste principale, bordée de "Sombreros del Pobre" en fleur. Plus loin, un autre sentier fléché part vers la Laguna Barva, le petit laquet formé au fond du cratère endormi. Malheureusement, le vent a forci, emmenant des nuages, et c'est au travers de brumes glacées que nous apercevons tant bien que mal les sauvages contours du lac.
Laguna Barva

Après un en-cas, pour nous réchauffer,  nous revenons à la piste principale et poursuivons notre chemin au nord-est, qui descent maintenant vers un autre petit lac (une mare plutôt) la Laguna Copey. Le chemin n'est plus qu'un sentier boueux qui méandre dans une végétation parfois ouverte sur le ciel, mais bien souvent très dense et sombre.
Sombre forêt où en d'autres contrées nous eussions vu des Kobold, des Gnomes ou des Lutins...

Nous croisons des êtres humains qui nous saluent et lancent un "Muchos Barreales !", littéralement "trous remplis de boues". L'expression est justifiée. Lucie perdra même une de ses chaussures dans la boue, très collante (heureusement, cette fois-ci, j'ai pu la récupérer, contrairement à la chaussure de Véro perdue dans la jungle de Bastimentos).

Lucie

Ce n'est qu'après une heure de marche supplémentaire que nous atteignons la mare. Nous y rencontrons un sympathique Tico, amateur de randonnées, qui est là avec son fils de cinq ans, et nous taillons un brin de causette avant de rebrousser chemin et d'entamer la remontée. Nous eussions pu continuer vers une autre lagune, sur un sentier plus difficile à suivre, mais le froid et le vent nous incitent à rentrer avant d'être tous enhumés !
Laguna Copey

Dans une clairière, nous admironsle manège des nombreux colibris qui butinent les fleurs. Ils sont vraiment nombreux, en dix minutes d'observation immobile et silencieuse, nous en avons compté facilement une quinzaine.
L'oiseau-mouche surpris en plein vol.

Sur le chemin du retour, nous voyons une autre bifurcation, indicant un mirador. Sûrement un excellent point de vue sur le paysage ou pour guetter les oiseaux, mais nous n'y allons pas car la brume nous enveloppe maintenantet la visibilité est réduite. Plus loin, nous passons aussi devant une grande bâtisse en construction : un futur centre d'accueil du parc ?

Après cette belle ballade, nous redescendons dans la vallée centrale retrouver son doux climat.

En repassant à Alajuela, nous avons la chance de tomber en pleine fête, avec un grand défilé de cavaliers. De quoi se réchauffer pour de bon !

Publié dans Journal

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