Dans la jungle de la Laguna Hule

Publié le par Jean-Mi

Nos chaussures qui gigotent toutes seules sous le préau ont décidément très envie de marcher et nous entraînent aujourd'hui vers le Refugio Nacional de Vida Silvestre Bosque Alegre.

C'est un endroit très peu fréquenté des touristes. Il mérite pourtant le déplacement.

Dans une caldéra se trouvent deux lacs : la Laguna Hule et la Laguna Congo, cernées par des pentes abruptes et la forêt primaire, au pied du Cerro Congo, au nord du Volcan Poas.

L'accès se fait par la route qui part du col entre le Poas et le Barva, au nord d'Alajuela (ou d'Heredia si on vient de San Jose). On passe Vara Blanca, le complexe touristique de La Paz, la Catarata de la Paz et le village de Cariblanco. La montagne est couverte de forêts, coupée de profondes ravines et dominée par la masse du Volcan Poas (qui a beaucoup plus l'air d'un volcan vu de ce versant).
La face nord du volcan Poas (2708 m).

Plus au nord et plus bas, nous voyons bien, sur notre gauche l'altière silhouette du Cerro Congo (un nom dépaysant s'il en est) reste manifeste d'un cratère éventré il y a longtemps par quelque formidable éruption. Cest signe que nous approchons.
El Cerro Congo (2014m).

A la sortie de Cariblanco, il faut emprunter la piste à gauche qui part à rebrousse-poil. Une fois n'est pas coutume, un panneau indique la direction : "Refugio Nacional de Vida Silvestre Bosque Alegre". La piste est excellente.

6 Km plus loin, à un croisement au niveau d'une école, alors qu'elle monte à gauche, on la quitte pour continuer tout droit en passant devant l'école. Cette autre piste est caillouteuse et médiocre, mais heureusement peu après, on arrive au belvédère sur la lagune où on peut se garer (Mirador Bosque Alegre). Un bar-soda jouit d'une vue imprenable sur la Laguna Hule et le Cerro Congo. Il n'y a pas plus photogénique.
La Laguna Hule (720m)

Palmiers et fougères arborescentes au bord du lac.

Nous laissons notre voiture là et continuons à pied sur la piste. Celle-ci part au nord puis effectue une vire au sud-ouest pour descendre vers le lac. Dans la vire se trouve un panneau "Bosque Alegre" devant lequel nos garnements décident de montrer qu'ils sont d'accord avec la toponymie.

Arrivés au niveau de l'eau, nous décidons d'abandonner la piste pour un sentier qui s'enfonce dans la jungle à notre gauche, longeant la rive est du lac.
Le lac, couvert de nénuphars !

La végétation est extrèmement dense, les arbres, les lianes, la boue ralentissent notre progression. Enfin un vrai parcours de jungle !

Pour avoir interrogé un habitant du village voisin, octogénaire connaissant parfaitement le coin, nous savons que ce sentier fait le tour du lac. Il est difficile à suivre, le sol est détrempé, les chaussures s'enfoncent dans un terre noire, très riche en éléments organiques et la végétation s'est refermée autour de nous, nous obligeant parfois à progresser courbés (les enfants n'ont pas ce problème). Heureusement que nous longeons le lac de plus ou moins près, sinon, il nous faudrait utiliser la boussole !
Sylvain mérite bien son prénom !

Sans bottes et sans machette nous n'avons progressé que de 800m en une heure d'efforts et ce petit parfum d'Amazonie nous suffit pour l'instant.

Nous quittons le sentier du lac pour en emprunter un autre, qui grimpe directement vers le haut de la caldéra, très raide, nous rappellant assez ceux de La Réunion. Nous débouchons à la lumière du soir, sur la piste, à 100m au nord du bar-mirador, au pied d'un poteau électrique.

Nous revenons crottés, trempés de transpiration, fatigués mais très contents de notre aventure !

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