Autour de Masaya, Nicaragua

Publié le par Jean-Mi

Une fois n'est pas coutume, nous prenons un tour-opérateur pour faire du tourisme. Il est vrai que nous avons fait connaissance d'Oosaagi (prononcer oussagui), un québecquois de père nicaraguéen, très sympa, et que nous nous sommes mis d'accord sur un tarif accessible pour notre famille (60 $).

Nous partons dans son pick-up direction Masaya. La route est large, toute neuve et déserte. Un spectacle rare pour qui vient du Costa-Rica. Nous sommes en compagnie de trois routards sympas, entassés dans la cabine ou sur la plate-forme arrière. Le vent de la vitesse nous rafraîchit agréablement du soleil déjà haut dans le ciel.
Au grand air, sans ceinture : il y en a qui ont adoré !

Premier arrêt, la forteresse-prison de Coyotepe. L'endroit est sur une colline abrupte qui domine Masaya. Des tours blanches, chapeautées de domes étincelants au soleil, la vue est enchanteresse sur la ville de Masaya, sa lagune, son volcan. Ce plaisir des yeux ne dure que le temps d'apprendre la sinistre histoire des lieux.
Forteresse de Coyotepe (montagne du coyote)

Bientôt nous quittons la surface éblouissante de soleil pour pénétrer dans les profondeurs. Les prisons. Architecture oppressante de béton armé. Graffitis de rage et de désespoir sur les murs. Le premier niveau souterrain baigne dans une lumière chiche que procurent quelques ouvertures pourvues de solides barreaux, les niveaux plus profonds sont dans l'obscurité la plus complète. Ils ne se visitent pas.

Ici, la guardia nacional de la dictature Somoza a emprisonné et torturé les opposants politiques, avec la bénédiction de Ronald Reagan et l'aide matérielle de la CIA. Les caves-prisons sont disposées en étoile autour de la salle de torture. Difficile de faire plus angoissant.

A la fin de la dictature, quand le fort allait tomber, les bourreaux ont éxécuté tous les prisonniers. C'est pour ça que les niveaux inférieurs ne se visitent pas. Ils sont murés. Les cadavres y sont encore.
Une photo peut-elle rendre le sentiment d'oppression qu'on ressent ?

Nous allons ensuite au volcan Masaya. Nous passons un bon moment au musée-exposition qui parle de volcanisme et d'histoire, puis nous allons au cratère. En fait, il y en a cinq. Le premier que nous voyons est aussi le plus profond, et le plus actif, c'est l'Indiri. De sa gueule circulaire, très en-dessous du belvédère, s'échappent des volutes abondantes et toxiques de vapeurs sulfureuses et acides.
Volcan Masaya - cratère Indiri

Le sol est couvert d'une végétation éparse, on distingue très bien les falaises de la grande caldéra, au loin, la coulée de lave de 1772 et le lac de Masaya, formé dans la partie la plus basse de la caldéra.
La caldéra, avec la coulée traversée par la route et des volcans miniatures

Nous nous équipons ensuite de Casques et de frontales et nous allons visiter la Cueva Tzinancanostoc, tunnel formé par une ancienne coulée de lave. C'est le plus grand tunnel de coulée que nous ayons vu, plusieurs centaines de mètres de long, jusqu'à cinq mètres de haut par endroits. La coulée est assez vieille pour que des stalagtites commencent à poindre de la voûte. La fraîcheur des lieux fait du bien.
Cueva Tzinancanostoc

Après, direction le marché de Masaya, réputé pour son artisanat, où nous achetons des hamacs.
Hamacs au Mercado Municipal de Masaya

Nous allons ensuite prendre un repas (tardif) dans un restau avec une vue superbe sur la Laguna de Apoyo, lac d'eau douce qui remplit un ancien cratère.
Laguna de Apoyo, au loin, Granada (points blancs) et le lac Nicaragua.

Fin de journée dans les eaux de ce lac. Nous avons le plaisir rare de nous baigner dans un cratère volcanique à la lumière des étoiles...



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A
Vous avez été guidé par un menteur et membre d'une secte ayant fait des vicitmes. Oosaagi n'est aucunement né d'un père nicaraguéen. Il est né à Thetford Mines au québec et s'appelle Étienne Doyon-Demers. Il a cotoyé le gourou Pierre Maltais.
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J
Oosaagi (c'est son prénom) se trouve au restau de son père El Tropicana, Calle La Calzada (qui va de la cathédrale au lac). Le restau est sympa aussi. Sinon tu peux aussi le joindre par e-mail : <br /> oosaagiAThotmail.com (remplacer AT par @)
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B
Salut Jean-Mi...<br /> <br /> C'est encore moi :-)<br /> <br /> Je ne sais toujours pas si nous irons voir tout ça mais vu que doucement le départ approche j'ai encore quelques questions. Si j'ai bien compris tout ce récit c'est une journée comprise dans un TOUR ? <br /> <br /> Tu l'as trouvé où ce Monsieur Oosaagi? Car si on se décide à faire ça, vu notre niveau assez faible en espagnol et le timing +- serré il vaut mieux être guidé pour cette journée... <br /> <br /> A+<br /> (le commentateur fou)
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J
L'accès à la forteresse est facile depuis la grand'route Masaya-Granada. La visite est gratuite (une contribution volontaire est toutefois bienvenue). <br /> <br /> Pour trouver la Cueva Tzinancanostoc il faut contourner le cratère par la gauche quand on est au belvédère. Demander un guide au musée ou à l'entrée du parc (casque et frontale obligatoires, fournis). Je crois que le prix est de 6 U$ par personne, entrée du parc comprise, mais sans certitude car c'était inclu dans notre "tour". <br /> <br />
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B
Je ne connaissais pas la forteresse-prison de Coyotepe! voici peut-être, si nous sommes d'accord ma fiancée et moi, un but de visite cet été... L'année passée je ne suis resté qu'un jour à Masaya avant de me rendre à la lagune pour 3 jours...<br /> <br /> et la Cueva Tzinancanostoc non plus je ne connaissais pas! C'est facile à trouver? c'est cher? encadré? Oui je sais c'est beaucoup de questions... :-)
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