Granada, Nicaragua
Granada ! Une très belle ville coloniale, fondée il y a cinq cent ans, qui mérite indiscutablement la visite.
Les toits de Granada vus du clocher de l'église de la Merced.Les maisons du centre sont immenses, facilement 300m2 mais beaucoup font plus. Si les façades donnant sur les rues sont colorées, si les fenêtres sont parfois ornées de belles grilles en fer forgé, toute la beauté de ces demeures se révèle quand on passe la porte...
Cours intérieures, patios verdoyant, fontaines, carrelages et arcades sont autant de jardins secrets qui attirent irrésistiblement. C'est une maison comme ça dont nous rêvons, pas de doute (et nous ne sommes ni les premiers, ni les derniers à penser de la sorte).
Jardin secret...Nous commençons la journée par un petit déjeuner au restaurant Tropicana, dans une de ces cours ombragées.
Un gallo pinto dans la fraîcheur du patio...Coup de chance, le propriétaire nicaraguéen est francophone. Ancien réfugié politique en France, il est revenu dans son pays maintenant que la guerre civile est finie. Nous parlons un moment de sa vie (mouvementée). Il connaît bien le sud de la France, en particulier le Carcassonnais.
Parler des petits villages de chez nous dans un lieu aussi improbable a quelque chose de surréaliste. Il nous présente la jeune singe-araignée de l'arrière cour, Apina. Nous sympathisons avec la belle, qui se prend pour Véro d'une affection marquée.
Après ce petit-déjeuner débordant de câlins simiesque, nous partons visiter la ville en commençant par le Parque Central et la cathédrale.
Puis el palacio de la cultura Joaquim Cuadra Pasos : le grand luxe !
Après nous allons voir l'église de la Merced, où moyennant quelques dollars, nous sommes autorisés à monter sur le toit. La vue sur la ville et le Mombacho tout proche est superbe. Plus loin, nous passons devant l'église de Xalteva (fermée) et nous continuons vers la Fortereza La Polvora.
Fortereza La Polvora.Dans ce coin là, les rues sont calmes, presque désertes, c'est le bout de la ville historique et touristique. Au-delà commencent les faubourg de la misère.
Nous revenons au centre pour manger, tout en guettant par les portes entrouvertes, les patios et les cours intérieures.
Après le repas, nous allons à la Casa de los Tres Mundos, ancienne maison patricienne reconvertie en centre artisitque. Les artistes dans les ateliers de peinture nous font bon accueil et nous montrent leurs oeuvres en nous expliquant leur technique. Quelques moments magiques, au son des saxophones de l'atelier voisin...
"Huellas" - Wolfgang HuneckeUne dernière visite au couvent San Francisco et au musée précolombien qui s'y trouve et nous rentrons nous doucher et nous rafraîchir.
Impossible enfin de parler de cette ville sans évoquer les gens, les deux villes qui s'enchevêtrent.
Le centre est riche de culture et d'histoire, des artistes nicas et étrangers se groupent autour d'écoles de peinture florissantes. Autour, par contre, les faubourgs sont sans eau, sans tout-à-l'égout, la pauvreté est frappante. Nous avons vu ce côté là aussi, au-delà de l'ancien hôpital (en ruine). Les maisons ne sont plus alors des demeures seigneurales mais des cabanes de planches et de tôles, sans porte, avec juste un rideau pour fermer l'entrée.
Au contact de ces deux mondes, de ci, de là, des enfants qui mendient, des hommes et des femmes effondrés sur les trottoirs, terrassés par l'alcool, la drogue ou la misère. Le résultat d'un siècle d'épreuves, de dictatures et de guerres civiles.