Eaux chaudes et lueurs volcaniques

Publié le par Jean-Mi

Depuis quelques temps, nous préparons un voyage de découverte des volcans du nord, de l'Arenal au Rincon de la Vieja. Nous espérons randonner et camper et tout le barda est prêt. Seul un temps médiocre nous a retenu, mais ce matin, il fait enfin beau et nous partons !

Arrivés à La Fortuna, les dieux ne sont pas avec nous. Le beau temps du matin n'avait qu'une valeur locale. Ici, sur le versant Atlantique, il fait gris et humide. De pesant nuages venus des Caraïbes masquent l'essentiel du volcan, seule la base de l'Arenal est visible. Nous allons nous consoler au complexe thermal sur le Rio Tobacon. Pas le complexe Tobaccon très chic (et très cher) mais le petit établissement discret qui est au même endroit juste de l'autre coté de la route, en aval de la même rivière.

Car avant d'être le nom d'un "resort" célèbre, le Tobaccon est avant tout un cours d'eau. C'est la rivière qui prend sa source dans les flancs mêmes du volcan, au pied d'une coulée de lave récente. L'eau de pluie qui refroidit la surface de l'Arenal doit bien ressortir quelque part ! Et bien, c'est là, et c'est une rivière d'eau chaude !

Nous ne savons pas si le complexe de l'autre côté de la route est mieux au point de payer le quadruple du prix, mais l'endroit où nous sommes est génial. La rivière arrive en fond de vallée, dégringolant en cascades fumantes,  puis elle est détournée pour alimenter des bassins qui ont l'air naturels, le tout dans une végétation encore plus exhubérante que d'habitude ! (faut-il arroser les plantes à l'eau chaude ?)


Valse nocturne dans l'eau noire et chaude du Tobaccon

Nous y restons jusqu'à la nuit, et après un passage au restau, nous nous habillons chaudement et allons nous poster sur le flanc ouest du volcan. Nous savons que l'Arénal régurgite de la lave de façon continue depuis mai 2005, commencement de l'éruption en cours. Ce n'est pas une rivière de lave, ce sont des blocs qui tombent, roulent et ricochent, mais c'est un spectacle suffisamment palpitant pour nous donner très envie de le voir.

Malheureusement il fait sombre, le plafond nuageux est toujours très bas, et il nous faudra beaucoup d'obstination pour rester des heures à attendre pour voir quelque chose. Nous entendons les blocs, il se passe des choses, pas de doute ! Mais nous ne les voyons pas. Frustration quand tu nous tiens !
Recette du spectateur averti : un bon perchoir et beaucoup de patience.

Notre attente est récompensée vers onze heures du soir où miraculeusement, un coup de vent soulève les nuages pendant une demi-heure. Comme nous nous en doutions au bruit, le volcan est bien actif ce soir, et nous voyons enfin les immenses blocs rougeoyant dévaler les pentes. Parfois quelques uns, parfois toute une gerbe. Le spectacle est magique, impressionnant et inquiétant, malgré la distance respectable où nous sommes.
Cette pauvre photo ne rend pas la grandeur du spectacle.

Les nuages se refement sur nous, la pluie arrive, nous pouvons rentrer à l'hôtel, mission accomplie (de justesse) !

Publié dans Journal

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article