Sortie ticos à Fraijanes

Publié le par Jean-Mi

Aujourd'hui nous faisons quelque chose de rare : nous partons pour un pique-nique à la montagne avec nos voisins ticos. Autant dire tout de suite que ce n'est pas habituel, car ceux-ci sortent rarement le week-end. Les fins de semaine sont consacrées à entretenir  la maison, tondre la pelouse, se reposer et bien sûr aller à la messe et jouer au foot. La sortie du dimanche, pour les plus aisés, c'est le restau. Donc, si ce jour-là nous partons sur les hauteurs du volcan Poas avec Rodolfo, Rosi, leurs enfants, deux neveux, une nièce et l'abuela (la grand'mère) c'est tout à fait inhabituel.

Nous voici partis. De part et d'autre de la route, le moindre bout de terrain est propriété privée et il y a des barbelés partout, alors se poser "quelque part" pour pique-niquer nous semble bien difficile. Nous nous demandons en suivant la voiture de Rodolfo dans quel coin il nous mène. La réponse est simple : dans une aire de loisir organisée : le "parc" de Fraijanes.

C'est charmant comme endroit : plusieurs hectares de terrain valloné, à 2000m d'altitude, avec de grands espaces ouverts, un petit lac et une forêt de sapin. Nous pourrions être quelque part dans le Massif Central ou dans les Vosges. Le comble du dépaysement !
Le parc de Fraijanes (Poas)

Tout est prévu : tables à pique-nique, buvette, terrains de foot, de basquet, toboggans, balançoires et barbecues !
Il y a foule : finalement pas mal de Ticos sont venus profiter d'une belle journée, fort attendue après une saison des pluies inhabituellement chargée. Une fois payé le droit d'entrée, nous prenons la glacière, les paniers à provision, le ballon de foot (et de basket aussi) et nous essayons de trouver une table libre, proche d'un barbecue, évidemment.
Familles nombreuses...

L'ambiance est bonne enfant, et malgré un paysage qui nous fait rêver d'aligot ou de flameküche, nous faisons griller les saucisses "en plastique" que nous avions amenées et les mangeons avec des tortillas, grillées elles aussi. Un "bon" verre de coca pour faire passer ça, et direction le terrain de basket où les petits français que nous sommes sont lamentables.

Nous ferons aussi une courte ballade sur un sentier aménagé, dans la forêt de sapins du parc. C'est mignon mais pas très sauvage : des bancs un peu partout, quelques chalets qui renforcent l'impression d'être ailleurs, un sous-bois dégagé, un sentier qui serpente en méandres serrés "pour faire plus long".
Les chalets dans la forêt

Pourtant, à notre grande surprise, les enfants, neveux et nièces de nos amis restent bien groupés autour des adultes. Eux qui galopent partout en tant normal, se tiennent bien sages en ces lieux. Ce comportement nous étonne. L'explication vient : ils ont peur. La forêt les inquiète et il leur tarde d'en sortir. Peur de se perdre, peur des animaux qui se cachent. Nous sentons que l'époque où le Costa-Rica n'était encore qu'une vaste forêt impénétrable et dangereuse n'est pas bien loin dans l'inconscient collectif...
Rosi et Rodolfo

Publié dans Journal

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