La mangrove du Guacalillo

Publié le par Jean-Mi

Cette fin de semaine, nous partons vers l'embouchure de Rio Tarcoles, où vivent d'impressionnants crocodiles comme ceux que nous avions vu la semaine passée, en allant à Jaco. Notre objectif cette fois-ci est d'aller les rencontrer de beaucoup plus près, en faisant un tour de bateau dans la mangrove de Guacalillo. Pour ce faire, il y a deux options : aller à Tarcoles et prendre un tour organisé ou bien aller sur l'autre berge, à Pigres et se débrouiller par nous-même. C'est bien évidemment la seconde option que nous choisissons !

Sauf que ce n'est pas facile d'accès. De Grecia nous allons à Atenas puis nous descendons sur Orotina. A Orotina il faut prendre la route de Puerto Caldera. Cette route est commune à celle de Jaco pendant les premiers kilomètres après Orotina, puis il y a séparation (route27/route 34). Nous continuons sur la costareña vers Puerto Caldera et environ 4 Km plus loin, on arrive à une intersection avec une petite route. Il faut prendre à gauche la route vers Bajamar (à droite ça va vers Ceiba). Nous voici sur la piste qui au-delà de Bajamar mène à Pigres. C'est remarquablement long vu le peu de distance (il faut environ 35 mn rien que pour atteindre Pigres une fois qu'on a quitté la Costareña).

Dans ce lieu perdu, nous trouvons des cabinas économiques (il n'y a pas un seul étranger à part nous), au bord de la mangrove et de l'océan, dans un jardin-verger très intéressant. Cabinas J.R. 817-9563, 15$ pour une cabina de 4 personnes. Puis nous allons à l'extrémité de la route. Nous voici au milieu des palétuviers, dans la mangrove, il n'y a plus moyen de continuer même pas à pied. Devant nous se trouve le confluent du Guacalillo et  le Tarcoles. Nous apercevons quelques crocodiles au loin et beaucoup d'oiseaux. Il y a aussi un petit ponton, un bateau-mouche et son propriétaire, un ticos souriant (content de voir du monde) qui nous propose une ballade en bateau.  Nous y allons avec joie !

Sylvain, très intéressé, est à l'affût du moindre animal

Camarade Croco, très intéressé aussi, à l'affût du moindre Sylvain...

La mangrove est un lieu spécial, qui ne ressemble à rien d'autre. C'est un ensemble d'arbres et d'arbustes que l'on trouve dans les zones cotières tropicales protégées des courants marins. Elle doit son existence à quelques rares espèces d'arbres qui se sont adaptés pour vivre et proliférer dans l'eau. Dans l'eau salée !  On parle d'espèce à caractère halophile (qui aiment le sel). Ce sont principalement les palétuviers. Leurs racines sont caractéristiques, elles se séparent en mille ramifications qui assurent l'ancrage de l'arbre d'une part et qui portent des petites excoissances, d'autre part. Ces excroissances, sortes de radicelles, aériennes à marée basse, immergées à marée haute se nomment les pneumatophores. Elles assurent l'apport en nutriments en les puisant dans l'eau. Une culture hydroponique naturelle en quelque sorte !

La mangrove du Guacalillo est composée de palétuviers de grande taille, différents de ceux de la côte Caraïbe qui sont arbustifs. Quand notre bateau s'enfonce dans les caneaux naturels qui permettent de la pénétrer, de grands arbres nous dominent, les cris des oiseaux emplissent l'air, cela a comme un parfum d'Amazonie ! Nous voyons de nombreuses espèces : ibis, spatules, aigrettes, hérons, chocuaco, aigles, pélicans, iguanes, crocodiles... Un vrai régal pour les yeux et pour la chasse photographique ! Il me faudra faire une page de ce blog uniquement pour les oiseaux, tellement il y a d'espèces différentes.

à gauche : un Basilik sur une racine de palétuvier


Les racines des palétuviers

Emergeant à marée basse, les pneumatophores

De plus en plus rare, un iguane vert.

Après cette visite, nous allâmes nous baigner dans les environs, en bord d'océan, sur une plage immense et déserte avec une vue magnifique sur le golfe de Nicoya et ses nombreuses îles.

Plage malheureusement jonchée des détritus vomis par le fleuve Tarcoles qui arrive du plateau central et des plus grandes villes du Costa-Rica. Autour de nous, les vautours rôdent, à l'aise dans ce décor. La plage n'est pas à recommander, pourtant nous aurons droit à un coucher de soleil resplendissant et à un réveil au milieu des oiseaux, nombreux autour ne nos cabinas du bout du monde, un régal pour les yeux. Un moment de paix rare.

Publié dans Journal

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